« Comment ? Le fundraiser, un commercial ?! ». A la lecture du titre de cette nouvelle Parenthèse, j’imagine déjà mes confrères et consœurs fundraisers s’indigner, me traiter de tous les noms, voire mettre ma tête à prix au prochain Séminaire de l’Association Française des Fundraisers.

Du calme chères et chers collègues ! Vous commencez à me connaître maintenant : je ne recule jamais devant une occasion de faire un peu de provocation. Mais c’est toujours pour la bonne cause 😉

Et en l’occurrence, la cause que je vais ici défendre est bien celle de notre beau métier de fundraiser. Mon but étant surtout de permettre à des non-initiés de bien comprendre ce que n’est pas le fundraiser et ce qu’il fait.

De la difficulté de définir le métier de fundraiser

Ceux qui me lisent depuis maintenant deux ans savent que j’ai déjà consacré quelques articles à la définition du métier.

La Parenthèse n°1 de ce blog était déjà un plaidoyer pour une meilleure connaissance et reconnaissance du métier. Dans un bref article rédigé sur LinkedIn en 2018, je posais aussi la question de la cause comme motivation profonde du fundraiser.

Au bout de quatre ans de pratique du métier, je m’aperçois que la question de la (re)définition du métier se pose sans cesse. Principalement parce que le métier de fundraiser s’exerce dans un contexte en constante évolution.

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De la porosité croissante du non profit et du for profit

Entre secteur caritatif traditionnel, économie sociale et solidaire (ESS), entrepreneuriat social, startups issues des mouvements Tech for Good, fonds d’investissement à visée sociale ou environnementale… On ne sait pas toujours où donner de la tête !

Autant d’acteurs à la croisée de logiques non profit traditionnelles et marchandes, avec donc des rapports à l’argent et des cultures du résultat très différentes.

Et tous ces acteurs plus ou moins nouveaux recherchent aujourd’hui des fonds.

Je suis moi-même régulièrement contactée par des projets de ce type, tous plus intéressants les uns que les autres. Et une difficulté majeure que je rencontre est bien celle que le métier de fundraiser n’est que très peu connu.

Dans le meilleur des cas, le fundraiser est vu comme un business developer avec un savoir-faire précis, une méthodologie qui permet de structurer l’approche empirique mise en place par le projet à ses débuts. Dans le pire des cas, le fundraiser est vu comme un apporteur d’affaires, avec un carnet d’adresses déjà constitué et qui se rémunère au pourcentage du nombre de leads transformés.

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Des compétences commerciales… Mais une finalité différente !

La loi de Pareto du fundraiser

Le fundraiser fait bien entendu appel à des compétences commerciales, particulièrement quand il s’occupe de développer des partenariats entreprises comme c’est mon cas.

Qualification, prospection, relances et suivi de la relation avec le prospect… Ces hard skills du commercial sont essentielles au fundraiser pour ne pas se perdre dans la jungle d’opportunités qui s’ouvrent devant lui. Côté soft skills, avoir une culture business et B-to-B est particulièrement importante quand on s’adresse à des « grands comptes » (ou « grands donateurs » selon le jargon en vigueur).

Pour autant la loi de Pareto s’applique bel et bien au métier de fundraiser.

Pour obtenir des résultats, le temps du fundraiser doit impérativement se découper de la manière suivante :

  • 80% dédié à la réflexion stratégique, à la définition des projets à présenter, à l’identification des cibles, à l’élaboration des campagnes spécifiques liées à chacune d’entre elles… et à fédérer en interne pour engager toutes les forces vives dans l’effort de développement.
  • 20% de son temps à la prospection et à l’entretien de la relation avec ses prospects, à la négociation des conventions et au suivi de la relation avec le partenaire / mécène.

Ce qui justifie en fin de compte que le fundraiser se rémunère par un salaire fixe ou des honoraires et non à la commission.

balance fundraiser

La cause, l’impact et la non-lucrativité comme finalités

Un commercial intervient dans un environnement business où le but de son métier consiste à développer le chiffre d’affaires ou les revenues d’une organisation, afin d’accroître ses résultats et, à terme, ses profits.

Le fundraiser, lui, travaille dans un environnement où les ressources dégagées par son travail permettent d’améliorer le quotidien de publics fragiles. Un produit bien à part et sans aucune valeur marchande.

Alors bien sûr, chemin faisant, les ressources collectées par le fundraiser contribuent à payer les salaires dans l’organisation à la fin du mois. On a tous besoin de manger !

Dans les deux cas on est dans une logique B-to-B ou B-to-C (voire B-to-B-to-B et B-to-B-to-C), mais la finalité ultime du travail du fundraiser reste la cause et le projet social de l’organisation.

Fundraiser un jour, fundraiser toujours ?

On peut donc facilement concevoir qu’un commercial en quête de sens puisse devenir un jour fundraiser. L’inverse est-il vrai ? Un fundraiser peut-il devenir un jour commercial ?

La réponse à cette question n’est à mon sens pas évidente. L’engagement pour l’intérêt général propre au métier de fundraiser dépasse largement le simple cadre professionnel. Il fait partie intégrante d’un cheminement personnel, de convictions, d’un système de valeurs construit au fur et à mesure des années. Difficile donc d’imaginer qu’un professionnel comme le fundraiser puisse revenir en arrière en la matière.

A moins que vous ne connaissiez un fundraiser devenu commercial(e) ? Dans ce cas, je veux bien le / la rencontrer 🙂

Signé : Axelle

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  1. […] vous n’y arrivez-pas, il est toujours temps de recruter un fundraiser. Rendez-vous dans la Parenthèse n°13 pour savoir comment travailler avec un fundraiser, ou contactez-moi […]

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