Dans cette nouvelle Parenthèse, qui ouvre la série « Fundraising Lab » des Parenthèses d’Axelle, je vous explique en quoi les fundraisers ne peuvent plus ignorer la notion d’agilité, à l’aube d’une nouvelle ère économique éminemment complexe, imprévisible et inédite.

Trop de process en fundraising tue le fundraising

Les fundraisers les plus chevronné(e)s pourront en témoigner : le fundraising s’est beaucoup professionnalisé ces dernières années. Auparavant pratiqué de façon artisanale, le fundraising a fini par devenir une question stratégique à la fin des années 2000 pour les organisations non profit.

Et on ne va d’ailleurs pas s’en plaindre ! Les équipes de fundraisers s’étoffent, les stratégies se structurent, les plans d’action à 3 ans se rodent.

Mais il faut bien l’admettre, nos calendriers finissent par bien se remplir, voire devenir répétitifs d’une année sur l’autre :

  • Campagne IFI en mai – juin,
  • Collecte de la taxe d’apprentissage en janvier – février,
  • Réunions de comité d’ambassadeurs trimestrielles,
  • Vagues de prospection en télémarketing à la période des assemblées générales,
  • Dîner de gala annuel,
  • Campagne de fin d’année omnicanale ou 360° pour fidéliser et upgrader,
  • …etc.
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Malgré une méthodologie du Fundraising Circle pourtant itérative et incrémentale, il peut être très facile de tomber dans le process à outrance, reléguant ainsi les notions d’agilité et de créativité au statut de vœux pieux.

Et cela comporte des dangers non négligeables pour l’efficacité de nos campagnes, et plus largement l’impact de nos organisations et leur capacité de changement.

Danger n°1 : une (trop) grande pression sur soi et ses équipes

Le fundraiser est déjà un mouton à 5 pattes, qui s’occupe à la fois de la stratégie, de la relation avec des donateurs historiques, de ses équipes, de sa gouvernance, de ses prestataires.

Impact Investing: «dessine-moi un mouton (à cinq pattes)» - Bilan

Il ne peut pas en plus :

  • Etre un leader inspirant,
  • Etre omniscient et omnipotent,
  • Décrocher des millions,
  • Faire des économies de budget,
  • Innover,
  • Garder le sourire en toute circonstance,
  • Et faire le café à la prochaine réunion du comité d’ambassadeurs.

Danger n°2 : une dégradation de la qualité de la relation donateurs

L’imprévu et à la spontanéité sont des composantes essentielles de la relation que nous devons créer avec nos donateurs (et particulièrement ceux dont les portefeuilles sont les plus dodus). Par conséquent il n’y a rien de pire que de passer pour un parfait petit robot fundraiser devant ses donateurs, débiteur d’un discours recyclé et in fine dépassé.

Plus largement, il semble difficile d’incarner sa cause et son organisation quand sa plateforme de discours date d’il y a 10 ans et qu’elle n’a pas été révisée depuis. Le contexte sociétal a par ailleurs forcément changé, nos cibles et leurs besoins ont évolué. Et donc les canaux pour aller les chercher ne sont plus les mêmes.

Ignorer que les besoins de nos donateurs changent constamment et ne pas s’adapter revient au mieux à rater des opportunités, au pire à se tirer une balle dans le pied sur le long terme.

Danger n°3 : rater des opportunités dans la nouvelle donne économique post Covid-19

Ce ne sont pas les imprévus et les bouleversements qui ont manqué ces dernières années pour les organisation non profit.

Réformes successives du cadre juridique et fiscal, crise sanitaire et économique, substitution de la RSE au mécénat… Il semblerait que les fundraisers aient passé depuis 2018 plus de temps à réadapter leurs stratégies et leurs process qu’à réellement innover.

Réadapter sa stratégie tous les ans, alors que les process en interne sont lourds et inefficaces est inévitablement douloureux, épuisant et démotivant. Et cela prive enfin et surtout le fundraiser de la créativité et l’attention doit il a besoin pour explorer de nouvelles opportunités.

En quoi les méthodes agiles peuvent nous aider ?

Les fameuses « méthodes agiles » viennent du monde du développement logiciel, et suivent les 12 principes du Manifeste Agile créé en 2001 par un collectif de développeurs.

Faisant la part belle à l’intelligence collective, les méthodes agiles permettent une gestion de projet plus empirique et moins prédictive, dans des environnements complexes, incertains, et aux parties prenantes multiples.

Ça vous dit quelque chose ? Alors rendez-vous vite sur la « Parenthèse n°15 – 4 conseils pour devenir un fundraiser agile« .

Signé : Axelle

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1 Comment

  1. […] et anticiper l’après Covid-19 ? Dans cette Parenthèse, qui est la suite de la « Parenthèse 14 – Pourquoi les fundraisers ne peuvent plus se passer d’agilité« , je vous propose d’appliquer 4 conseils pratiques pour ajouter un peu d’agilité […]

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